Pour les patients

Qu’est-ce que la psychomotricité ?​

Au travers du corps et de son expressivité, la psychomotricité met au travail les interactions entre les sphères cognitives, émotionnelles et motrices d’un individu.

Le/la psychomotricien.ne est un.e auxiliaire de la médecine travaillant sur prescription médicale (profession paramédicale).

En tant que psychomotricienne, je suis en mesure d’accompagner des patients de tout âge présentant des difficultés autour de la gestion et de l’expression des émotions, des troubles anxieux, de l’agitation psychomotrice, des troubles de l’écriture, des problématiques d’orientation dans l’espace ou le temps, des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, des troubles des coordinations, etc. Cette liste est non-exhaustive et un échange reste possible en amont d’un premier rendez-vous pour déterminer l’intérêt d’une prise en charge pour chaque personne.

Néanmoins, je suis aujourd’hui spécialisée dans l’accompagnement des adolescent.e.s e et des adultes présentant des troubles des conduites alimentaires (TCA) (anorexie, boulimie, hyperphagie, etc.) et/ou en situation d’obésité.

Insatisfaction corporelle, distorsion corporelle (dysmorphophobie), dévalorisation de l’image du corps, hyperactivité, hypervigilance, besoin de contrôle et de maîtrise du corps, corps crispé avec des difficultés à se détendre et des douleurs éventuelles dans la nuque ou le dos, difficultés à identifier ses émotions et à les exprimer, mise à distance voire déconnexion de ses sensations corporelles avec un clivage entre le corps et les pensées, manque de confiance en soi, faible estime de soi, anxiété, angoisse, difficultés à trouver sa place, difficultés à occuper l’espace, peur du jugement, honte, impression que les autres ne peuvent pas vous aimer pour ce que vous êtes, sentiment d’incapacité à s’en sortir…

Est-ce que certains de ces points vous font écho ? Est-ce que vous avez l’impression que ces points ont un impact dans votre quotidien, dans vos comportements et sur votre fonctionnement en général ? Qu’ils entrainent un mal-être ? Si la réponse est oui, alors la psychomotricité a toute sa place dans le cadre de votre prise en soin.

Les troubles alimentaires, quelle qu’en soit leur nature, correspondent à des perturbations psychiques qui s’expriment en grande partie dans le corps… la psychomotricité a donc toute sa place !

La psychomotricité peut, sur la base d’une relation de confiance établie entre le patient et le thérapeute, s’avérer être un allié important, mais la complémentarité d’une prise en soin pluridisciplinaire est souvent nécessaire.  

*** Un premier entretien : nous échangeons autour de votre problématique, et de votre parcours de vie (à noter que pour les mineurs, ce premier entretien est nécessairement effectué en présence d’au moins une personne ayant l’autorité parentale). Pour ce rendez-vous, vous devrez vous munir impérativement d’une ordonnance médicale.

*** Un bilan psychomoteur et/ou sensoriel : en fonction de votre besoin, une à deux séances seront consacrées à des exercices visant à une évaluation psychomotrice et à la rédaction d’un bilan psychomoteur que je vous remettrai.

*** Des axes de travail sont définis ensemble à travers un projet thérapeutique, et un suivi psychomoteur régulier est mis en place. La fréquence est établie ensemble. L’engagement sur la régularité et le moyen/long terme sont deux éléments bien plus pertinents qu’une « quantité » de séances sur une durée courte. Les séances durent 40 minutes.

Les axes thérapeutiques sont principalement orientés autour des représentations du corps (schéma corporel, image du corps), du tonus (tension des muscles), de la sensorialité mais aussi du temps et de la rythmicité. Ils s’orientent plus globalement autour de la reconnexion au corps, l’apprivoisement petit à petit de ses propres émotions, des plus agréables au plus inconfortables. Ils prennent forme selon une approche progressive. Autrement dit, ces axes n’invitent pas à une injonction de « lâcher prise », impliquant parfois des sensations brutales, effrayantes et vertigineuses, mais plutôt à, ce que je nomme, un « desserrement de la prise ». Il est possible de choisir de faire des pauses, de resserrer cette prise, puis de la desserrer à nouveau… le tout à son propre rythme.

En psychomotricité, les médiations sont très variées, mais il est important de comprendre qu’elles ne sont qu’un outil sur lequel s’appuyer pour s’engager dans le soin, en fonction de ses propres appétences : relaxation, dessin, peinture, théâtre, percussions corporelles, voix, clown, photographie, mouvement dansé, toucher, automassage, jeu, et bien d’autres. L’expression corporelle dans toute sa dimension et l’approche ludique (sans infantilisation) sont au cœur !